L’inspiration amoureuse parcourt l’œuvre de Jean-Honoré Fragonard (1732-1806). Se faisant tour à tour galante, libertine, audacieusement polissonne ou au contraire ouverte à une nouvelle éthique amoureuse, celle-ci ne cesse en effet de mettre en scène la rencontre des corps et la fusion des âmes.
Inaugurée au mitan du XVIIIème siècle par des bergeries nourries des derniers feux de la galanterie, cette inlassable exploration de la sensualité et du sentiment s’épanouit par la suite au travers de voies contrastées, le « Divin Frago » s’illustrant avec autant de subtilité dans des œuvres « secrètes », scènes d’alcôve à la sensualité affirmée, que dans la célébration d’un amour sincère et moralisé.
Réunissant peintures, dessins et ouvrages illustrés, au contenu érotique parfois explicite, l’exposition du Musée du Luxembourg met pour la première fois en lumière l’œuvre de Fragonard à travers ce prisme amoureux, la resituant à la croisée des préoccupations esthétiques et morales du siècle des Lumières.